Informations
Mardi, 26 avril 2016 (12 h 30 à 14 h)
INRS-UCS, 385, rue Sherbrooke Est, Montréal
Salle 2109
Présentation de l’événement
De la maison au chez-soi. Cultures matérielles, pratiques et expériences de la réussite dans les projets de migration
Cette conférence propose une analyse du concept de chez-soi à la lumière de la mobilité spatiale et sociale. À partir de recherches ethnographiques menées tant au Québec qu’en Roumanie, nous nous pencherons sur la notion de chez soi en contexte de migration. Une maison ne fait pas nécessairement un chez soi. Le passage de la maison au chez soi implique des choix d’accumulation, de recyclage, de sélection ou de destruction des cultures matérielles, des pratiques et des expériences de l’espace. Il engage une éthique et une esthétique de perfectionnement de soi. Le désir d’un idéal de maison permet à l’individu de stabiliser les repères identitaires bouleversés par la migration, par les crises sociopolitiques et plus largement par le climat d’insécurité ambiant. Ce que nous appelons la maison de la réussite nous permettra d’ouvrir une réflexion sur l’articulation entre la maison, le chez-soi et les cultures matérielles et pratiques de la réussite en contexte québécois. Comment, à travers le désir de bâtir, de posséder et de transformer la maison, l’individu devient-il un acteur actif de changement et surtout de création culturelle et sociale?
Biographie
Daniela MOISA est anthropologue de formation, elle s’intéresse à l’articulation entre la maison et la réussite dans les sociétés touchées par les bouleversements sociopolitiques ou par la migration. La notion de «maison de la réussite» représente un outil épistémologique permettant l’étude des productions locales de la modernité à l’intérieur desquelles l’individu révèle son rôle d’acteur de changement, et surtout de création sociale et culturelle. Elle s’intéresse également à l’étude du territoire religieux en contexte de diversité culturelle et de migration ainsi qu’au patrimoine religieux. Le troisième volet de ses recherches vise le patrimoine comme forme de mobilisation et de revendication sociale. Ses principaux terrains de recherche sont concentrés en Europe de sud-est (la Roumanie, la Moldavie, l’Ukraine) et en Amérique du Nord, plus particulièrement au Québec.
Après un baccalauréat en ethnologie et une maîtrise en anthropologie culturelle en Roumanie, Daniela Moisa soutient son doctorat en Ethnologie à l’Université Laval en 2011, avec une thèse portant sur les «Maisons de rêve au Pays d’Oas. (Re)construction des identités sociales à travers le bâti dans la Roumanie socialiste et postsocialiste » sous la direction du professeur Laurier Turgeon. Parallèlement aux études doctorales, elle participe et coordonne des recherches ethnographiques intensives sur le patrimoine immatériel religieux au Québec. De 2007 à 2011, elle mène des terrains dans plus de 20 communautés religieuses et culturelles à Montréal et dans la province du Québec (région de Lanaurdière). Le projet dirigé par Laurier Turgeon à l’Université Laval, lui permet d’approfondir la problématique de l’orthodoxie et de la religion en Amérique du Nord et de connaître les communautés orthodoxes russes et roumaines à Montréal et à Rawdon. Surnommée le « petit Montréal », la ville de Rawdon deviendra le nouveau terrain de recherche de Daniela Moisa sur la religion, la migration et la diversité avec un volet important accordé aux concepts de territoire religieux, au vécu religieux dans la migration et à l’authenticité religieuse comme forme de définition et de stabilisation identitaires dans la mobilité.
Entre 2011 et 2014, elle fait un stage postdoctoral à l’Université de Montréal qui est financé par une bourse FRQSC. Elle travaille sur l’authenticité religieuse et culturelle dans les communautés orthodoxes russes à Montréal et à Rawdon, sur le rôle des territoires religieux, public et domestique, dans la reconstruction des identités sociales et culturelles dans la mobilité. Depuis 2014, elle est rattachée à titre de coordonnatrice régionale de recherche et de chercheure visiteure au groupe de recherche Diversité urbaine (GRDU) et au Centre d’études ethniques des universités montréalaises (CEETUM), tous deux dirigés par le professeure Deirdre Meintel.
Depuis 2013, Daniela Moisa est stagiaire postdoctorale à la Chaire de recherche en patrimoine urbain et chercheure rattachée au Groupe interuniversitaire de recherche sur les paysages de la représentation, la ville et les identités urbaines, sous la direction du professeure Lucie K. Morisset. Le projet de recherche sur la communauté patrimoniale transnationale comme forme de mobilisation, de revendication et de vivre – ensemble est mené à la fois en Roumanie et au Canada. L’objectif est d’explorer une nouvelle niche des dynamiques identitaires, celle de la communauté patrimoniale transnationale roumaine – canadienne. Depuis 2015, elle est également la présidente élue de l’Association canadienne d’ethnologie et de folklore (ACEF).
Daniela Moisa a publié plusieurs articles qui témoignent de la variété de ses recherches et terrains ethnographiques. Elle a dirigé un numéro de la revue roumaine Martor, intitulé Pour une anthropologie de la réussite. Elle a publié plusieurs articles sur l’authenticité religieuse dont le dernier s’intitule « La religion n’est pas la culture! De la grande authenticité religieuse à l’authenticité spirituelle subjective. Les convertis à l’orthodoxie au Québec » (2013). En 2015, elle a dirigé, avec J. Roda, un ouvrage collectif intitulé Diversité des patrimoines. Du rejet du discours à l’éloge des pratiques, publié en 2015, aux Presses de l’Université du Québec à Montréal. Également, Daniela Moisa prépare actuellement une monographie issue de sa thèse de doctorat, La maison de la réussite. Nouvelles mobilités sociales et spatiales dans la Roumanie postsocialiste, publication prévue pour 2017, aux Presses de l’Université Laval. Un deuxième ouvrage portera sur « Rawdon, « le petit Montréal ». Diversité religieuse et nouvelles spiritualités dans la mobilité. Le livre sera le résultat des recherches menées en collaboration avec Deirdre Meintel, à l’Université de Montréal.
Inscription
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