Cadre Bâti, Épisode 22

Dans les coulisses des processus urbains avec Maxime Boucher

Juin 2022

Ce podcast est un espace de réflexion et d’approfondissement sur différents sujets liés à la ville et aux phénomènes urbains. Sans se limiter à la culture matérielle, le titre – Cadre bâti – est une invitation à recadrer la réflexion sur l’urbain à toutes les échelles.

Écouter l’épisode complet (89min33sec)

Présentation

Cet épisode propose une immersion dans le monde de la microsociologie. Maude et Guillaume discutent avec Maxime Boucher, chercheur postdoctoral à l’Université de Montréal, professeur de sociologie au Cégep Ahuntsic et chercheur-collaborateur avec l’ARPENT (voir l’épisode 4 !).

Sociologue de terrain, Maxime s’est tourné vers le monde de l’urbain au fil de ses études. D’abord en s’intéressant au vécu et aux interactions des usagers du métro de Montréal dans la perspective de réduire les tensions dans le métro, puis en suivant sur le long cours, les coulisses et arrière-scènes de la planification associées à la table de Rénovation urbaine intégrée (RUI) d’Hochelaga. Dans un cas comme dans l’autre, il a cherché à ouvrir des boîtes noires — celle des interactions entre usagers dans le métro et celle de la planification urbaine concertée.

Il est question dans cet épisode de tout ce qui apparait moins tangible dans ces espaces de concertation : les émotions, les échanges informels, les tactiques des acteurs pour faire dérailler des processus, faire perdre la face et faire déraper des projets jugés indésirables.

Dans la lignée de l’École de Chicago, Maxime nous parle d’une tradition sociologique qui porte une attention particulière à l’intangible, à toutes ces informations fines révélées au cours de longues séances d’observation et par une réelle proximité avec les acteurs.

L’épisode chemine vers le projet qui occupe Maxime à l’heure actuelle, soit une initiative de logement social à haut facteur d’accès mis sur pied autour du 3629 Sainte-Catherine Est. Anciennement un squat qui a passé au feu il y a quelques années, le lieu a été repris par l’arrondissement de concert avec l’organisme l’Anonyme. L’objectif du projet consiste à en faire une maison de chambres pour les habitantes et habitants ayant vécu dans l’édifice avant l’incendie. La microsociologie permet ici de poser un regard sur les trajectoires individuelles des résidents et résidentes et sur la trajectoire du bâtiment lui-même en relation avec un quartier en profonde transformation.

Au menu, donc, une réflexion sur les espaces informels de la planification, sur l’écoute des voix dissidentes et des discours moins habiles, et plus globalement, sur l’hospitalité (et l’inhospitalité !) des espaces de participation et de planification.