Classe Esprit Critique (Master Class)

Déréalisations urbaines, quels enseignements ?

Avec Laurent DEVISME (Nantes Université, ENSA Nantes, UMR Ambiances Architectures Urbanités) et Gérard BEAUDET (École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Université de Montréal)

27, 30 et 31 mai 2022

INRS, 385, rue Sherbrooke Est
Montréal, Salle 2109

Gratuit – Ouvert à tous les étudiantes et étudiants de 2e et 3e cycle
Inscription obligatoire: remplir le formulaire

 

Qu’est-ce qu’une Classe Esprit Critique ?

Suivant le principe d’une « Master class », cette activité de trois jours intensifs permettra aux étudiantes et étudiants de 2e et 3e cycle d’approfondir un champ de recherche spécifique. Basé sur le partage d’expériences, cette classe est construite sous forme d’échanges permanents. Des invités viendront également enrichir le contenu de cet événement.

Cette toute première Classe Esprit Critique VRM sera animée par Laurent Devisme (Nantes Université, ENSA Nantes, UMR AAU) et Gérard Beaudet (École d’urbanisme et d’architecture de paysage, Université de Montréal).

À qui s’adresse la Classe Esprit Critique

La Classe Esprit critique VRM s’adresse aux étudiant.es de deuxième et troisième cycle en études urbaines ou dans toute autre discipline connexe.

Elle intéressera tout particulièrement les étudiant.es qui s’intéressent aux trajectoires des projets et à l’héritage de la modernité. Il s’agit d’évaluer les difficultés vécues dans le processus de recherche et de montage de projets et de les résoudre collectivement à partir des expériences de chaque participante et participant.

 

Thématique : « Déréalisations urbaines, quels enseignements ? »

La première décennie des années 2000 a été marquée par de nombreux travaux de recherche urbaine autour des « best practices » dans l’aménagement. La quête d’exemplarité, dans cette période d’attractivité métropolitaine avérée, convergeait avec la globalisation culturelle contribuant à une circulation accrue de modèles, scripts et références.

Les temps n’ont-ils pas changé ? Le contexte massif de l’anthropocène doublé de celui (plus ponctuel ?) de la pandémie du coronavirus bousculent fortement ces perspectives et amène à la remise en cause de modèles d’aménagement, à la contestation de l’héritage de la pensée moderne, à la recherche de reterritorialisation des ensembles urbains. Ce mouvement rencontre également l’injonction de plus en plus insistante d’un décloisonnement des approches professionnelles. Il semble que le sens des villes se loge aujourd’hui aussi dans les « désaménagements » qu’il est intéressant d’explorer. Ils peuvent certes s’entendre comme des pièces que l’on démonte (les infrastructures de stations de ski par exemple) mais aussi comme des aménagements jamais advenus : projets sortis de piste, la plupart du temps saisis comme des échecs mais qui pourraient être largement plus instructifs que ce que désigne un tel jugement.

Peut-être les promesses du « jeter en avant » (le monde du projet en somme) ont-elles été surestimées. Il serait alors pertinent de revenir, non sur des utopies et dystopies mais bien sur la déréalisation de projets, pour reprendre les termes de Bruno Latour : un projet n’est pas réaliste ou irréaliste, il se réalise ou se déréalise progressivement et c’est bien ce qu’il faut documenter dans l’enquête. Les projets peuvent rester confinés, être détournés, contournés. Comment transposer l’analyse des « échecs techniques » (pour en citer quelques-uns, banque de données urbaines, aérotrain, Aramis…) à celle des « échecs urbains » ?

Modalités de travail et déroulement

Au fil de trois journées intensives, la réflexion collective vise à comprendre les épreuves des projets spatiaux et à contribuer à une autre histoire des Trente Glorieuses (pour paraphraser le titre d’un ouvrage existant). Les modalités pédagogiques croisent apports magistraux, séminaire à la table, préparation de dossiers, visites de terrain, préparation d’un jeu de controverses.

Suite à une mise en perspective théorique (lectures transmises en amont et conférences introductives), nous explorons quelques outils mobilisables pour caractériser des projets échoués : matières à penser, chronique de projet, repérage des épreuves, attention à la matérialité urbaine…

A partir d’un cas montréalais, un corpus est constitué sur un temps ramassé de manière à engager les étudiants dans un jeu de controverse rétablissant les tenants et aboutissants (si l’on peut dire) du projet en échec : acteurs en présence, arguments, outils et projets mis en œuvre.

Jour 1 (Vendredi 27 Mai 2022)

Conférences de Laurent Devisme et de Gérard Beaudet sur quelques projets montréalais déréalisés et cartographie-typologie en acte de projets en déroute. Réflexion collective sur un classement des cas proposés par les étudiants. Amorce de protocoles éclair à mettre en œuvre pendant la fin de semaine : approches indiciaires

Jour 2 (Lundi 30 Mai 2022)

Restitution des approches indiciaires de la fin de semaine. Constitution d’un dossier à partir d’un travail médiagraphique (acteurs en présence, espaces concernés, arguments, processus). Apports sur le jeu de controverse

Jour 3 (Mardi 31 Mai 2022)

Mise en place d’un jeu de controverses. Scénarisation de projet, répertoires d’arguments, jeu et enregistrement sonore en vue de la production d’un podcast.

 

Inscriptions

Les étudiantes et étudiants intéressé.es doivent produire une courte note indiquant leurs motivations de recherche en lien avec l’angle proposé et de possibles cas d’analyse, qu’ils soient ou non explicitement en lien avec leur mémoire ou leur thèse (200 mots maximum)

Suggestion : précisez si les motivations sont théoriques (par exemple les théories de l’acteur-réseau, l’analyse des déréalisations), méthodologiques (analyse de controverses, jeu de controverse) ou pratique (projet urbain spécifique).

  • Gratuit
  • L’activité réservée aux étudiant.es de 2e et 3e cycles en études urbaines dans un domaine connexe.
  • Cette activité n’est pas créditée, une attestation sera remise aux participant.es
  • Les étudiant.es s’engagent à participer aux trois journées d’activité

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Pour plus d’informations

Pour toutes questions ou précisions supplémentaire, contactez Valérie Vincent (valerie.vincent@inrs.ca)