9ReleveVRMDes rides sur le portrait du monde (dans le cadre du 9e Colloque de la Relève de VRM)

INRS-UCS

17 mai 2012

Auteure : Annie-Claude Labrecque

 

Conférence d’ouverture de Christian GRATALOUP, géographe et professeur à l’Université Denis-Diderot à Paris

Les années 1980 ont été marquées, en Occident, par une évolution du champ méthodologique des sciences sociales découlant d’un changement paradigmatique important. Cette décennie marque la fin des grands récits linéaires, tels que le marxisme, et le début du post-modernisme qui propose une nouvelle perception du monde occidental. De nouveaux néologismes émergent, tels que « mondialisation » et « globalisation » afin d’expliquer de nouvelles réalités. Le post-modernisme remet également en cause certaines catégories épistémologiques géographiques et historiques rattachées aux notions de temps, d’espace et de spatialité; la notion nord-sud (terminologie spatiale) remplaçant graduellement la notion de « pays en voie de développement » ou « Tiers-Monde » (terminologie économique et culturelle laissant sous-entendre une différence temporelle dans le développement civilisationnel). Ainsi, les découpages du monde tel que conçus depuis des siècles perdent de leur substance.

Cette profonde remise en question trouve ses racines dans notre histoire. À toutes les époques, l’homme a voulu se représenter le monde par des planisphères (projection plane des deux hémisphères) qui illustrent ce qu’il croit être la réalité avec ses frontières et son organisation spatiale. Ce portrait vieillit au cours des siècles et peut, au final, ne plus représenter réellement le monde dans lequel on vit, comme ce fut le cas lors du changement de paradigme dans les années 1980. Encore aujourd’hui, nos planisphères montrent l’Europe en son centre, une centralité toute construite qui a permis d’établir au XIXe siècle une temporalité universelle toujours utilisée se basant sur le méridien de Greenwich…

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