10relevevrmFigures de la critique et visions du futur dans les débats publics (dans le cadre du 10e Colloque de la Relève de VRM)

UQAM
21 mai 2013

Auteure : Ève Arcand

Conférence d’ouverture de Jean-Michel Fourniau, Directeur du Groupement d’intérêt scientifique « Participation du public, décision, démocratie participative » à l’Institut des Sciences de l’Homme, Paris-Nord, Saint-Denis, France. Dans le cadre du 10e Colloque de la Relève de VRM.

En première partie de son exposé Jean-Michel Fourniau défini ce qu’il entend par « Anticiper, débattre et agir ». Dans ces trois verbes, il voit un processus d’action, une manière de désigner le processus de planification qui place le débat au centre et qui agit à titre de condition à l’action. À ce sujet, il souligne que le titre de la conférence fait référence à plusieurs travaux, notamment ceux de Laurent Mermet, qui ont tenté de critiquer les processus classiques de planification rationnelle en aménagement. Ces critiquent analysent l’idée que ces processus étaient organisés sur une séquence : « Décider, annoncer, défendre, adapter (DADA) ». Depuis une vingtaine d’années, les chercheurs ont mis en lumière les caractéristiques des processus rationnels de planification. Une de ces caractéristiques est à l’effet que les porteurs de projet, après avoir décidé des caractéristiques technico-économiques de l’ouvrage à construire, annoncent un projet pour obtenir les financements ou en raison de procédures administratives qui s’appliquent à ces projets. Les porteurs de projets les défendent ensuite contre les différents acteurs sociaux ou les membres du public qui pourraient le remettre en cause. Les consultations, au final, servent à modifier à la marge le projet.

Ce modèle classique de planification rationnelle, comme l’explique Fourniau, a été largement critiqué pour son efficacité. Les critiques tendent à affirmer qu’il faut modifier cette séquence, c’est-à-dire proposer un modèle qui inverse les processus de planification où l’expression de la demande, en début de processus, participe à l’établissement des caractéristiques d’aménagement. Certains cas étudiés témoignent toutefois de concertations « alibi » dans la mesure où, bien qu’elles aient lieu en amont du processus de planification, les concertations portent sur des questions de procédures alors que les décisions importantes se prennent en parallèle. En contrepartie certains cas se rapprochent du modèle proposé par Laurent Mermet où le maître d’ouvrage, confronté au débat public, tend à soumettre un projet qui n’est pas complètement finalisé et largement ouvert aux propositions.

 

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