Rue Saint-Laurent

Rue Saint-Laurent, Montréal

Compte rendu – La promenade au XXIème siècle dans les domaines du loisir, de la création et de la pédagogie

Dans le cadre du 85e Congrès de l’ACFAS
Mercredi 10 mai au vendredi 12 mai 2017
Université McGill
Ce colloque a été organisé par Sylvie Miaux (Université du Québec à Trois-Rivières), Hélène Douence (UPPA) et Danièle Laplace-Treyture (Université de Pau et Pays de l’Adour)

Auteur : Jean-Baptiste Goin, stagiaire au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS

 

Introduction

La promenade, comme l’a introduite Olivier SOUBEYRAN lors de ce séminaire, est un sujet qui peut trouver une certaine résonance dans les questions d’actualité et tout particulièrement avec deux sujets récents. D’une part, on peut relever l’élection d’Emmanuel Macron, instigateur du mouvement politique « En marche » et d’autre part, les dernières inondations au Québec qui ont, elles aussi, mis en jeu des déplacements.

Il y aurait probablement dans la promenade, une sorte routine, base d’analyse de ce qui peut surgir : les aventures, les doutes, … Il s’agit donc d’un thème assez vaste et pluridisciplinaire qui peut mêler à la fois géographie, sociologie, philosophie, aménagement et histoire. C’est dans cet état d’esprit d’ouverture aux différentes matières transverses que s’inscrit ce colloque. Ainsi, cette synthèse s’articulera autour de trois parties, survolant les trois journées thématiques : « Promenade et Loisir », « Promenade et Création » et « Promenade et Pédagogie ».

 

Axe 1 : Promenade et loisir

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Aménagement de la rivière Cheonggyecheon, Séoul.

Tout d’abord, d’un point de vue historique, l’émergence de la figure du promeneur est souvent associée au XVIIIe siècle. Cependant, comme le souligne Laurent TURCOT, les limites du sujet sont parfois floues et le rôle de la promenade a beaucoup évolué dans l’histoire, trouvant ses racines bien avant la Rome antique et sa civilisation du loisir, s’étendant bien après la fin de la Renaissance et ses promenades « plantées », agrémentées de végétaux et statues qui constituent de véritables salons de plein air. Dans la période actuelle, issue de l’héritage de l’invention de la vitesse, la promenade pourrait se manifester comme une volonté de ralentissement dans une société en constante accélération. On peut donc se demander comment peut-on encore flâner au XXIe siècle ?

Pour répondre à cette interrogation, on se propose de revenir sur l’étude de trois cas d’aménagement d’espace dédié à la promenade, présentée par Sylvie MIAUX. Il s’agit de projets localisés sur d’anciennes friches industrielles, laissées à l’abandon et qui s’inscrivent dans cette tendance de revitalisation des cours d’eau. Il est question ici de la promenade de Champlain à Québec, des bords de l’Ebre à Saragosse et des quais de Bordeaux. L’analyse a permis de mettre en lumière les principaux paramètres déterminants de la création d’une promenade « moderne » à savoir : l’accessibilité, l’attractivité, la sécurité et la mise en scène. D’une part, ce schéma directif contribuerait à uniformiser les espaces entre eux, et, d’autre part, il traduit aussi des volontés de conception et d’expression de ces territoires : Bordeaux esthétique, Québec symbolique et Saragosse sauvage.

À ce stade, on peut donc réfléchir à ce qui différencie concrètement les promenades actuelles les unes des autres. Une potentielle réponse à cette interrogation réside probablement dans le patrimoine. Pour imager cette idée, il est pertinent d’aborder la prestation de Nour Riyadh GESSOUM à travers l’exemple du Sault-au-Récollet au Nord de Montréal sur la Rivière des Prairies, site patrimonial depuis 1992, qui comprend aujourd’hui le parc nature de l’île de la Visitation. Ces travaux de recherche s’attardent sur une démarche d’identification des perspectives visuelles qui permettent de mettre en valeur le territoire en lui conférant une identité propre.

Mais qu’en est-il du promeneur en lui-même et de ces motivations à déambuler dans ces nouveaux espaces ? Comme évoqué précédemment, il apparaît que la promenade urbaine devient un processus de plus en plus planifié. Les travaux de Lila NOURI, sur l’exemple de l’aménagement de la baie d’Alger apportent des éléments de réponses sur les attraits du promeneur pour cette activité. Premièrement, la population concernée se découperait en trois catégories : les touristes, les excursionnistes et les habitants-usagers (familles, flâneurs, sportifs, couples, …). Ensuite, les inspirations des promeneurs pour rejoindre la baie seraient assez diverses : voir la mer, se promener, consommer, … Il s’agit là d’une liste classique et non exhaustive des activités que désire le marcheur. Cependant, au XXIe siècle les  individus ne recherchent-ils pas  autre chose à travers cette pratique ?

Pour apporter des pistes de réflexions, on pourrait mentionner la prestation d’Amélie ROBERT sur la transformation des vignobles en lieu de promenade et la présentation d’Antoine DABAN sur l’utilisation de la promenade comme argument marketing dans le secteur brassicole. Il s’agit de deux exemples de mise en valeur d’un produit du terroir, le vin et la bière, à travers la promenade comme support.

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Brooklyn Bridge, MCG 2015.

D’un côté, l’œnotourisme se traduit par des parcours fléchés à travers les vignobles, l’aménagement de zones de pique-nique, la création de points d’accueils pour les camping-cars, la visite de caves touristiques ou bien l’ouverture de chambres d’hôte, tous jouant sur la carte du paysage viticole pour séduire le voyageur. Le succès de cette initiative pourrait en partie se comprendre comme une réponse à un appel d’un désir d’authenticité, satisfait ici par les valeurs de patrimoine et de terroir qu’assure ce genre de promenade.

De l’autre côté, les promenades autour de l’activité brassicole s’appuient sur la mise en avant des paysages céréaliers avec comme exemple l’ouverture d’une houblonnière. On assiste probablement à une nouvelle forme de marketing avec une volonté d’ancrage mémoriel : le produit est associé à la visite effectuée, à un souvenir, et lorsque l’on consomme la bière, on consomme aussi, quelque part, le souvenir qui y est lié.

Au terme de ces développements, il apparait assez nettement que la promenade est intimement liée à différentes formes de loisir. Cependant, on pourrait se demander, d’un point de vue conceptuel comment ces thématiques sont imbriquées à celle de la marche. Il s’agit là de la démarche de Souad Larbi MESSAOUD avec son sujet de recherche : « Marcher pour animer / Animer pour marcher ». Elle revient alors sur plusieurs interrogations propres au sujet : Qui marche ? (Flâneur, situationniste, exclusif, …) Comment est-ce que l’on marche ? (Chorégraphie urbaine, parkour, corpographie, …) Pourquoi est-ce que l’on marche ? (Fonctionnel, loisir, plaisir, contrainte, …) Où est-ce que l’on marche ? (Forme urbaine, lieux résidentiels, lieux de travail, …). Autant d’interrogations qui feront écho aux présentations des axes suivants.

 

Axe 2 : Promenade et création

Dans l’optique d’introduire la journée, Luc GWIAZDZINSKI souligne notamment qu’il est nécessaire de revenir sur une définition de la création. Cela pourrait être assimilé à un acte qui consiste à produire ou former une chose ou un être qui n’existait pas auparavant. Cette définition met en exergue un réseau de pistes à travailler autour de la promenade.

Premièrement, comme le soutien Abdellah MOUSSALLIH avec l’exemple de l’aménagement des berges de Rabat, la promenade serait source de fabrication d’espace public. Les littoraux sont aujourd’hui devenus de véritables vitrines pour les villes, avec pour fonction centrale : se promener. Il en résulte une sorte de standardisation du modèle d’aménagement. Le second constat rapporte une forte présence féminine (environ 60% des promeneurs). Traditionnellement, la femme avait plus l’occasion d’utiliser l’espace public proche du domicile, autour de l’habitat, ou dans ce qu’on peut appeler un « dehors moderne » : parcs, jardins, centres commerciaux, …). In fine, ces espaces publics seraient des vecteurs de desserrement social. Par exemple, l’espacement des bancs favorise l’intimité et des comportements plus sensuels. De la même manière, il est aussi question d’appropriations transgressives comme l’activité de pêche et de baignade dans des zones strictement interdites à ces pratiques. La promenade apparait donc comme un support de transgression, de changement de normes sociales.

Dans la même veine, Carole BISENIUS PENIN propose alors de voir la promenade comme un support d’expression. C’est le cas par exemple avec la promenade littéraire qui associe le domaine de la littérature au fait de se déplacer. Cela se traduirait par des pratiques de développement territorial comme l’exemple du sentier des écrivains (2013) qui nous emmène dans l’Oise sur les traces d’écrivains célèbres comme Rousseau ou Nerval. C’est aussi, pour elle, un véritable médium artistique dans le sens d’une investigation spatiale et d’une production d’artiste. Plusieurs concepts émergent de ce courant comme les initiatives de « bibliothèque sauvage » où l’on suit la lecture de texte sur un parcours déterminé.

Ces promenades littéraires, comme le note Rachel BOUVET, se distingue de la promenade de l’écrivain. Si l’une est un moyen de stimuler la pensée dans l’optique de la rédaction, l’autre, destiné au lecteur s’inscrit plutôt dans la tradition mondaine. Aujourd’hui, les balades littéraires s’aménagent bien souvent dans des lieux naturels comme les forêts, ou autour d’évènements ponctuels. L’objectif est double : découvrir les lieux et les écrivains. Elle contribue aussi à intensifier la lecture, à éprouver l’expérience des lieux et à écouter les sons environnants. Ces expériences concèdent à la balade des sensations inusitées puisqu’elles mobilisent davantage les sens que la lecture classique.

Personnes âgées, rue Garnier

Personnes âgées, rue Garnier

Dans cette optique, la promenade pourrait être un véritable vecteur d’ouverture de ses sens. Si l’on a associé logiquement le visuel à cette pratique, l’ouïe peut être mise en valeur lors de ces expériences. C’est le cas avec l’approche assez originale d’Isabelle CLERMONT du concept de la balade sonore. Le principe repose sur l’idée centrale de marcher au rythme des lieux. Il faut savoir que de manière générale le soundscape ou paysage sonore est composé de trois sonorités différentes : keynote sounds ou « notes maitresses » qui marquent le tempérament (vent, eau, insectes, …) les signaux sonores ou signal sounds qui jouent le rôle d’acteurs et sont beaucoup plus remarqués lors de l’écoute (sifflets, klaxons, bruits de cloches, …) et les marqueurs sonores ou soundmarks qui possèdent une position intermédiaire. En termes de promenades urbaines, les villes se mobilisent de plus en plus comme les initiatives à Nantes ou bien à Lyon avec des parcours sonores dans les traboules.

Pour conclure cette journée, il apparaît donc que les promenades sembleraient être des moments d’ouvertures de ses sens. La prestation de Danièle LAPLACE-TREYTURE et Hélène DOUENCE confirme cette idée, à travers des exemples de balades de la zone du Sud-Ouest de la France. Ces initiatives portées par des associations sont bien souvent liées à des volontés :  marcher ensemble pour se reconnecter à l’environnement, porter un regard neuf sur la vieillesse, le handicap. Dans cet exercice, on peut voir le cheminement comme une transition, comme un temps d’interactions sociales, de reconnaissance des autres et de renouveau des valeurs. Cette balade se caractérise à la fois comme une véritable ressource mais aussi comme un moment ressourçant.

 

Axe 3 : Promenade et pédagogie

L’introduction de la dernière journée du colloque propose d’établir des liens entre promenade et pédagogie Pour cela, Danièle LAPLACE-TREYTURE revient sur l’origine du sens du pédagogue. C’était la personne, bien souvent un esclave, qui conduisait les élèves sur la route. C’est celui qui veillait à leur bon déplacement et qui en prenait soin : il est donc bien différent du maître d’école. La corrélation entre promenade et pédagogie peut se matérialiser par un dialogue dont le déplacement en serait la source. Cela constitue une des bases de l’excursion ou plus récemment de la « sortie de terrain » où les élèves, accompagnés d’enseignants, se déplacent sur des lieux permettant une approche différente des connaissances à transmettre.

En premier lieu, comme un lien entre la journée précédente et la thématique du jour, Florence TROIN nous présente une balade géo-littéraire. Le principe de cette marche repose sur le suivi, dans le quartier du Panier (Marseille), du parcours du personnage principal, Fabio Montale, du premier ouvrage Total Khéops (1995) de la trilogie de Jean-Claude Izzo. L’ouvrage, extrêmement riche en description et en utilisation de toponymes, a permis de réaliser des cartes et des schémas interprétatifs en suivant la lecture du livre. L’itinéraire créé propose un parcours de 5 km ponctué de diverses pauses.

Cette expérience est enrichissante à bien des égards. Elle permet de rendre plus accessible la littérature et contribue peut-être à un certain engouement de ces promeneurs pour l’ouvrage. C’est avant tout l’occasion d’étudier des cartes et de faire de la géographie autrement. De plus, comme toute promenade, c’est aussi une opportunité de faire des rencontres et de discuter avec des habitants.

D’une balade en ville à l’autre, il est désormais question d’une promenade urbaine dans les rues de Montréal pour découvrir non plus la littérature mais les mathématiques. Accessible à tous, la balade montréalaise débute au Pavillon Kennedy et rejoint le square Victoria en serpentant dans le centre-ville, reliant huit stations d’activités. L’objectif est de rendre les mathématiques concrètes à travers des ateliers mettant en jeu des concepts, théorèmes ou principes mathématiques. Par exemple, on trouve une étape qui met en jeu le théorème de Pythagore pour la justification des formes des bouches d’égout ou encore l’utilisation pratique du théorème de Thalès qui facilite la mesure d’une statue à l’œil nu. À travers cette nouvelle forme de promenade, il est aussi question d’une nouvelle forme de pédagogie. En effet, on sort les mathématiques de la salle de classe et l’enseignement n’est plus réalisé de manière magistrale. Par ailleurs, la balade impose un rythme peut-être plus lent qui permet à l’élève de digérer plus facilement l’information. À la fin de cette expérience comme le mentionnent les organisatrices, Nadia LEFRENIERE et Stéphanie SCHANCK, on se rend compte que les mathématiques sont appliquées dans de nombreux domaines de la vie quotidienne.

Toujours dans cette dynamique de profiter de la promenade pour découvrir de nouvelles connaissances, Luc GWIAZDZINSKI propose l’idée de « parcours géographiques apprenants ». L’objectif serait de promouvoir un parcours « apprenant » sans tracé préétabli, avec des bifurcations hasardeuses mais qui pourrait être source de compréhension. Dans le contexte mouvant dans lequel nous vivons actuellement, les certitudes seraient plutôt impertinentes et il y aurait une impression d’être déboussolé. Selon lui, c’est peut-être le géographe lui-même qui serait un peu perdu puisqu’il ne travaille plus (ou moins) sur l’étude d’objets immuables comme les fleuves, les montagnes et les mers. Cet observateur désorienté renverrait peut-être au concept de « géographe de plein vent » qui serait désormais obligé de se rendre sur le terrain pour observer et essayer de comprendre, en opposition au « géographe de cabinet » qui conçoit ses théories et élabore ses réflexions à partir de modèles. La pensée autour des liens entre la promenade et la pédagogie part d’un constat personnel où on se rend compte que les approches à distance, le in vitro, les théories statistiques, possèdent des limites et ne suffisent plus pour rendre compte de ce qui se joue. Il y a davantage un besoin d’éprouver que de prouver comme une nécessité de se frotter au réel.

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Promenade ‘sur le terrain’ dans le cadre d’un cours en études urbaines (2016).

Le fait de « se frotter au réel » peut d’ailleurs prendre plusieurs formes, comme le démontre l’exemple du sujet de Guillaume MATUZESKI qui a choisi la marche comme un espace d’expérimentation. La question principale de son sujet est de savoir ce que va chercher le randonneur en randonnée. Cette question pourrait se traiter de manière classique, cependant, par un choix personnel il est vraiment question de « se frotter au réel » puisque la collecte de données est passée essentiellement par des randonnées avec ses co-marcheurs. Dans cette configuration, il profite de l’excursion pour observer, analyser et dialoguer avec ce compagnon de marche. A la fin de la balade, il y a un retour sur la journée via un entretien entre les deux randonneurs. Le chercheur demande à son co-marcheur d’écrire quelques lignes en relation avec la marche de la journée. Ces récits donneraient du sens à la randonnée et permettraient de faire émerger, de manière détournée, des sensations plus intimes et plus profondes que celles appréhendables à travers les échanges oraux de l’entretien.

Pour conclure ce séminaire, nous assistons à la projection du film « es-tu Lau ?, comment garder une trace d’un workshop étudiant » dans le cadre d’une expérience pédagogique menée par Danièle LAPLACE TREYTURE, Hélène DOUENCE, Sylvie MIAUX et Bruno CHARLIER. Il s’agit d’un court métrage qui revient sur un atelier de quelques jours ou plusieurs étudiants, encadrés par leurs enseignants et guidés par Hendrik STURM, expérimentent la promenade comme un moyen d’éveiller la curiosité. De manière schématique, les étudiants forment des groupes de recherche sur un point particulier de l’excursion de la journée précédente et essayent de collecter le plus d’informations possible. C’est une expérience assez semblable que nous sommes amenés à vivre puisque ce colloque propose de manière assez originale un temps de promenade.

 

Promenade avec Hendrick STURM

Ce temps particulier du colloque s’organise autour d’une marche urbaine dans Montréal. Cette balade, proposée par l’artiste marcheur Hendrik STURM, a été l’occasion de découvrir plusieurs morceaux d’histoire de Montréal et de réfléchir de manière active au rôle de la promenade à travers diverses anecdotes tout au long du trajet. Cette excursion, avec pour fil rouge le tunnel ferroviaire qui passe sous le Mont Royal, attire les curieux sur plusieurs points particuliers.

Elle a donc débuté sur le campus universitaire de McGill, entre deux croix symboliques : celle perchée en haut du Mont-Royal et le bâtiment de la place ville-marie qui, vue de haut, propose une forme cruciale. Notre excursion s’est poursuivie à travers le musée d’histoire naturelle de McGill et l’observation de deux spécimens bien particuliers. C’est ici l’occasion de prendre conscience qu’il existe tout un ensemble de vestiges et fossiles d’animaux préhistoriques emprisonnés dans les blocs de construction des édifices montréalais. Notre promenade s’est poursuivie jusqu’à l’hôpital psychiatrique de McGill, l’opportunité de revenir sur l’histoire de ces lieux et les anecdotes, parfois glaçantes, parfois surprenantes, que renferment ces bâtiments situés en surplomb de la ville. L’ascension s’est prolongée sur les pentes, plus raides, du Mont-Royal, évoquant les projets de transport abandonnés (funiculaires) et les perspectives futures (nouvelles sortes de métro). Cette randonnée forestière offre au marcheur, au gré des sentiers sinueux, des panoramas exceptionnels sur la ville. Cette balade nous amènera finalement sur les traces d’une ancienne carrière d’extraction de matière première pour la fabrication des outils des Amérindiens, site assez méconnu du grand public.

Tout au long de ce parcours, la satisfaction de l’activité a peut-être résidé dans une alchimie particulière entre le plaisir de marcher, la joie d’apprendre et cette position particulière du marcheur comme enquêteur. En effet, notre guide a su, de manière surprenante et quelque peu exceptionnelle, susciter en nous une curiosité dans chacun des éléments rencontrés, incitant à comprendre ou imaginer l’histoire ou les histoires de vie de chacun des lieux traversés.