Depuis le début des années 2000, Montréal a connu une expansion notable de son réseau de pistes cyclables, transformant progressivement ses artères urbaines. Si ces aménagements visaient dans un premier temps à encourager les déplacements actifs et à améliorer la sécurité des cyclistes dans les quartiers résidentiels (Ross, 2015; Houde, Apparicio et Séguin, 2018), leur fonction a depuis été redéfinie. Elles sont désormais perçues, dans certains milieux, comme des leviers potentiels de revitalisation économique et commerciale (Le Plateau-Mont-Royal, 2019; Convercité, 2019; Bonczek, 2023). Il ne s’agit plus seulement de fluidifier les déplacements ou de favoriser une mobilité durable, mais d’ancrer les pistes cyclables dans une logique de développement local susceptible de soutenir l’achalandage des commerces, de renforcer l’attractivité des quartiers et d’accompagner une dynamique économique locale (Clifton et al., 2013; Poirier, 2018; Arancibia et al., 2019; McCoy, Poirier et Chapple, 2019; Liu et Shi, 2020; Volker et Handy, 2021).