Villes, climat et inégalités

La justice dans les transitions énergétiques

Avril 2024

Stephen Williams (Professeur adjoint, University of British Columbia, Institute for Resources Environment and Sustainability) et Andréanne Doyon (Professeure adjointe et Directrice du REM Planning Program, Simon Fraser University, Resource and Environmental Management)

Introduction

Les systèmes énergétiques sont dynamiques, sous l’influence de facteurs tels que la croissance industrielle, les changements politiques, les mutations sociales et les technologies émergentes qui exigent de nouvelles sources d’énergie. Les « transitions », terme inventé par les théoriciens des sciences sociales, représentent des changements à long terme résultant d’évolutions économiques, sociales, technologiques, institutionnelles et écologiques interconnectées (Markard et al., 2012). Il peut s’agir de changements dans le paysage, depuis les terrains de chasse et de récolte traditionnels jusqu’aux mines et aux fermes éoliennes. Alors que les communautés sont confrontées à l’escalade des menaces posées par le changement climatique, la transition des systèmes énergétiques basés sur les combustibles fossiles vers des alternatives renouvelables et durables est devenue une question urgente. Toutefois, cette transition n’est pas sans poser de problèmes. De nombreuses transitions énergétiques exacerbent les inégalités et les injustices sociales existantes, en particulier la perte de la culture et du protocole indigènes. La reconnaissance et la prise en compte de l’impact sur les personnes, les espèces et l’environnement sont essentielles pour assurer des transitions justes et durables. 

Dans ce contexte, la recherche sur les transitions doit intégrer la justice dans son analyse. Le lien indissociable entre les transitions énergétiques et la justice sociale souligne l’importance de favoriser une approche équitable de l’atténuation du changement climatique, en veillant à ce qu’aucune communauté ne soit laissée pour compte dans la quête mondiale d’un avenir plus vert et plus durable. Grâce à une revue de la littérature et à une synthèse théorique, cette recherche a développé un cadre analytique pour soutenir l’intégration de la justice dans la recherche sur les transitions. Les transitions, la justice environnementale et la justice énergétique sont les principaux corpus de littérature examinés et analysés dans le cadre de cette recherche.

Etat de la littérature scientifique sur la modalité d’action étudiée

Figure 1.  Image aérienne de champs agricoles, d’éoliennes et de brouillard
Photo de Thomas Richter sur Unsplash

Transitions

Une transition vers un système énergétique durable comprend des changements dans les bâtiments, les systèmes énergétiques et les systèmes de transport qui améliorent l’efficacité énergétique et réduisent la demande ou induisent un passage des combustibles fossiles aux énergies renouvelables (Geels et al., 2016). Ces transitions prennent en compte le comportement des consommateurs, les marchés, les institutions, les infrastructures, les modèles commerciaux et les discours culturels (Geels et al., 2016). La trajectoire des changements progressifs ou radicaux est un élément central, qui vise à comprendre les origines, les modèles et les mécanismes à l’origine des transitions. 

La gouvernance joue un rôle important dans les transitions vers le développement durable, à toutes les échelles, à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Comprendre la gouvernance permet donc une contextualisation historique et un aperçu de l’influence du pouvoir et de la politique dans les transitions (Meadowcroft, 2007, 2011). La géographie et l’échelle sont également des dimensions importantes dans la recherche sur les transitions, car elles permettent de répondre aux questions sur l’occurrence et le déroulement des transitions dans différents contextes (Holscher et al., 2017). 

La recherche sur les transitions observe et examine également des aspects tels que les lacunes dans la dynamique du pouvoir, la politique, l’équité et la justice (Avelino & Rotmans, 2009 ; Meadowcroft, 2009). Pour combler ces lacunes, de nouvelles approches ont vu le jour, intégrant des idées de l’économie politique (Geels, 2014), de l’écologie (Lawhon & Murphy, 2021) et de la géographie (Murphy, 2015). Les notions de « transition juste » (Swilling et Annecke, 2012) et de « justice dans les transitions » (van Steenbergen et Schipper, 2017) ont été introduites pour concilier les défis de la durabilité avec l’équité et la justice, en tenant compte de la justice sociale, environnementale et climatique. L’intégration de la justice dans la recherche sur les transitions implique une perspective plus large des sciences sociales, l’exploration de la dynamique du pouvoir et l’examen des questions d’équité, de reconnaissance et de représentation.

Justice environnementale

La justice environnementale est « le traitement équitable et la participation significative de toutes les personnes, indépendamment de la race, de la couleur, de l’origine nationale ou du revenu, en ce qui concerne l’élaboration, la mise en œuvre et l’application des lois et des politiques environnementales » (US EPA, 2018). Elle vise à remédier aux impacts environnementaux disproportionnés sur les communautés défavorisées (Schlosberg, 2013). La justice environnementale soutient la justice à différentes échelles, y compris les individus, les communautés, les espèces non humaines et les écosystèmes. La justice environnementale peut être envisagée à des échelles horizontales et verticales. Les injustices horizontales rassemblent divers groupes pour résoudre des problèmes communs (Walker, 2012). Les injustices verticales sont des problèmes mondiaux qui dépassent les frontières pour reconnaître les relations entre les pays (Schlosberg, 2013).

Les trois concepts fondamentaux de la justice environnementale sont la justice distributive, la justice procédurale et la justice en tant que reconnaissance. La justice distributive est la distribution équitable des biens, des coûts et des bénéfices environnementaux, en tenant compte de la vulnérabilité, des besoins et de la responsabilité (Walker, 2012). La justice procédurale concerne l’inclusion et l’équité des processus décisionnels concernant les questions environnementales et sociales, en garantissant la participation du public et l’accès à l’information (Walker, 2012). La justice en tant que reconnaissance est la reconnaissance, ou l’absence de reconnaissance, des différents groupes, en s’attaquant aux préjugés et à la discrimination causés par les processus culturels et institutionnels (Walker, 2012).

La justice climatique, un concept connexe, s’intéresse aux impacts du changement climatique sur les communautés touchées, au partage du fardeau de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation, et à la reconnaissance de la répartition inégale de la responsabilité et de la vulnérabilité liées au changement climatique. La justice climatique met en évidence la manière dont le changement climatique peut aggraver les inégalités existantes et affecter la gouvernance de la durabilité et les processus décisionnels (Steele et al., 2012 ; Barnett, 2006 ; Adger et al., 2006).

Justice énergétique

La justice énergétique est « un système énergétique mondial qui répartit équitablement les avantages et les charges des services énergétiques » et favorise une prise de décision inclusive (Sovacool et al., 2017). Elle met l’accent non plus sur les ressources, la technologie et les prix, mais sur la compréhension des variations de l’intensité énergétique entre les communautés (Sovacool, 2014). La justice énergétique est souvent axée sur l’accès à une énergie abordable, la pauvreté énergétique et la politique des infrastructures énergétiques (Fuller & McCauley, 2016).

La justice énergétique évalue l’émergence des injustices, identifie les parties prenantes affectées ou négligées et explore les moyens d’y remédier (Jenkins et al., 2016). Elle comprend trois justices : distributionnelle, de reconnaissance et procédurale (Fuller & McCauley, 2016). Le concept a été proposé comme outil pour mieux intégrer les différentes formes de justice et améliorer la compréhension des aspects sociaux dans les systèmes énergétiques (Sovacool & Dworkin, 2015). Des efforts ont été déployés pour introduire la justice énergétique dans l’élaboration des politiques (Sovacool et al., 2016 ; Jenkins et al., 2017).

L’intégration des savoirs autochtones dans les processus décisionnels est essentielle pour la justice énergétique (Hulbet & Rayner, 2018). Certains critiques affirment que la justice énergétique a un biais théorique occidental et qu’elle est principalement centrée sur l’homme, sans tenir compte des autres espèces (Sovacool et al., 2017). En outre, la dimension spatiale de la justice énergétique a été négligée, et des chercheurs ont appelé à l’inclusion de la justice et de l’inégalité spatiales pour mieux évaluer les injustices liées à l’énergie (Bouzarovski & Simcok, 2017). Les systèmes énergétiques étant complexes et vastes, il reste difficile de s’attaquer aux multiples formes d’injustice.

Cas, méthode et données de recherche originaux

Dans le but de développer un cadre analytique permettant d’intégrer la justice dans la recherche sur les transitions, une vaste revue de la littérature a été réalisée afin d’examiner la manière dont différentes disciplines ont abordé le concept de justice. Trois corpus de littérature (décrits ci-dessus) ont été examinés : les transitions, la justice environnementale et la justice énergétique. L’objectif était d’explorer la manière dont la recherche sur les transitions aborde les aspects liés à la justice tels que la gouvernance, le pouvoir, la géographie et l’échelle. La littérature sur la justice environnementale a été examinée pour sa combinaison d’éléments sociaux et environnementaux. La justice énergétique a été examinée pour sa capacité à faire le lien entre l’aspect socio-technique de la recherche sur les transitions et les fondements socio-écologiques de la justice environnementale. Pour élaborer le cadre analytique, nous avons analysé la façon dont les différents corpus d’ouvrages recensés dans notre revue de la littérature répondaient aux questions de justice. Pour ce faire, nous avons classé les différentes approches selon les trois formes de justice les plus utilisées, à savoir la justice distributive, la justice procédurale et la justice de reconnaissance.

L’analyse a révélé que tous les documents examinés accordent la priorité à la justice distributive, en mettant l’accent sur la répartition équitable des avantages et des coûts, en particulier sur le partage équitable (Schlosberg, 2007). La plupart des ouvrages traitent également de la justice procédurale, soulignant la nécessité d’une participation inclusive aux processus décisionnels. Certains ouvrages abordent la dynamique du pouvoir, sans toutefois discuter de la manière dont les déséquilibres de pouvoir peuvent être résolus de manière efficace.

Outre la justice environnementale, seules la justice énergétique, la justice dans les transitions, la géographie juridique et la justice climatique intègrent la justice fondée sur la reconnaissance. La justice fondée sur la reconnaissance souligne l’importance de reconnaître la diversité des besoins, des valeurs et des intérêts des différents groupes. Cette approche vise à inclure les groupes historiquement marginalisés dans les processus de prise de décision et s’attaque à l’exclusion passée et présente et aux impacts disproportionnés qu’ils ont subis. L’intégration de la justice fondée sur la reconnaissance dans les cadres de transition nécessite l’adoption de modes de gouvernance alternatifs, l’intégration de diverses formes de connaissances, telles que les connaissances écologiques traditionnelles, et l’utilisation de techniques de facilitation qui impliquent véritablement les communautés marginalisées (Sovacool et al., 2017). Il s’agit également de remettre en question les méthodologies et les conceptions existantes afin de tenir compte des différents besoins et valeurs.

Une série de questions pour chaque forme de justice (distributive, procédurale et de reconnaissance) a été élaborée à la suite de l’analyse documentaire. Ces questions ont été conçues en collaboration et de manière intersectorielle afin de soutenir les participants et d’accroître la justice dans le processus de recherche. Ces questions constituent notre cadre de transition entre la justice et les systèmes (tableau 1).

Résultats

Le cadre pour la justice et les transitions systémiques doit être utilisé par les praticiens et les chercheurs qui conçoivent et mettent en œuvre des processus facilitant les transitions vers la durabilité. Le cadre peut prendre différentes formes en fonction du projet et des participants. Il cherche à aborder la question non résolue de la justice fondée sur la reconnaissance dans les contextes de transition en adoptant une approche qui englobe des éléments distributifs, procéduraux et fondés sur la reconnaissance.

Tableau 1. Justice et transitions du système Cadre de référence
Source : Adaptation du tableau 5 de William, Stephen et Andréanne Doyon. 2019. La justice dans les transitions énergétiques. Innovation environnementale et transitions sociétales 31, p.150

Ce cadre peut apporter une valeur ajoutée de deux manières. Tout d’abord, il permet de comprendre les différentes formes de justice et la manière dont elles sont affectées par les transitions. Dans la littérature examinée, la justice est définie de manière étroite. Par exemple, la reconnaissance n’est pas bien abordée, que ce soit dans la théorie ou dans la pratique. Ce cadre présente des questions et des idées pour la recherche et la réflexion futures. Le deuxième moyen consiste à rendre opérationnelle une transition écologiquement juste. Si la littérature incite les théoriciens et les praticiens à être conscients des problèmes liés aux transitions de pouvoir, elle ne fournit pas de détails sur la manière de les mettre en pratique. 

Les questions de notre cadre soutiennent une pratique réflexive plus profonde afin de réaliser des changements tangibles. En posant ces questions avant, pendant et après la conception et la mise en œuvre, des changements peuvent être apportés pour soutenir la justice. Lors de la conception du processus et du développement de la recherche, il est important de poser les questions suivantes et d’y répondre : Qui fixe les conditions de l’engagement ? Qui facilite et organise le processus ? Quelles sont les hypothèses formulées et quel impact cela peut-il avoir sur les personnes au nom desquelles nous travaillons ? Les personnes qui conçoivent le processus doivent tenir compte de tous les membres de leur équipe, ce qui est un élément essentiel de la reconnaissance et de la justice procédurale. Au cours du processus, les questions les plus importantes tourneront autour de la garantie que le processus est inclusif, équitable et impartial. À l’issue de cette réflexion, il est possible d’utiliser une lentille de transition écologiquement juste pour évaluer l’ensemble du processus. Cela peut inclure la question de savoir si le processus s’est engagé dans de multiples formes de justice. 

En outre, il est important que les théoriciens et les praticiens tiennent compte du contexte, du temps, de l’espace et de la géographie de leur travail. Dans les régions où coexistent des cultures coloniales et indigènes, il est essentiel de faire le lien entre reconnaissance, vérité et réconciliation lorsque l’on aborde les questions de justice et de changement. Par exemple, au Canada, les préoccupations des autochtones concernant les revendications territoriales et les titres de propriété sont au cœur du discours public sur la transition vers les énergies propres. Cependant, les réponses officielles, telles que le groupe de travail sur la transition juste du gouvernement du Canada, mettent principalement l’accent sur la distribution des ressources, avec une reconnaissance limitée de l’importance de la justice procédurale et aucune mention de la reconnaissance (Balkissoon, 2018 ; Marotta, 2018). Le temps est une autre dimension critique, qui influe sur la rapidité et la prise en compte des divers intérêts dans les transitions. Il soulève également des questions sur l’équité intergénérationnelle et la représentation des générations futures. Notre cadre guide cette compréhension en utilisant différentes formes de justice. Par exemple, des contextes différents peuvent présenter des problèmes différents, notamment l’inégalité des revenus ou le racisme. Dans ce cas, la reconnaissance peut prendre différentes formes. Le cadre que nous proposons vise à soutenir de nouvelles façons de reconnaître et de remédier à l’injustice dans les transitions.

Conclusion

Alors que le monde est confronté aux défis croissants du changement climatique, la nécessité urgente de passer des combustibles fossiles à des sources d’énergie durables est devenue de plus en plus évidente. Des transitions énergétiques sont en cours dans le monde entier. Cependant, les transitions énergétiques présentent leur propre lot de complexités, notamment en raison des inégalités sociales et des questions d’échelle. Les conséquences de la négligence des questions de justice dans les transitions énergétiques, telles que les groupes marginalisés supportant des charges disproportionnées ou étant exclus des processus de prise de décision, conduisent à une marginalisation accrue et doivent être prises en compte. 

Nos recherches démontrent l’importance d’intégrer la justice dans les transitions énergétiques. Les approches participatives, les politiques inclusives et la répartition équitable des ressources sont essentielles pour favoriser un paradigme énergétique plus durable et socialement responsable. L’adoption d’un cadre analytique qui aborde la question de la justice dans la pratique et la recherche sur les transitions permet de réfléchir à la qualité de la transition en cours. S’inspirant de diverses publications, notamment sur les transitions, la justice environnementale et la justice énergétique, notre cadre explore la justice de distribution, la justice procédurale et la justice de reconnaissance. Bien que d’autres cadres de justice aient été proposés, la simplicité et l’exhaustivité de notre cadre le rendent tout à fait approprié pour soutenir le changement des systèmes dans les transitions énergétiques.

Pour citer cet article

Williams, S., Doyon, A. (2024). La justice dans les transitions énergétiques. Dans Répertoire de recherche Villes, climat et inégalités. VRM – Villes Régions Monde. https://www.vrm.ca/la-justice-dans-les-transitions-energetiques

Texte source

Williams S and Doyon A (2019) Justice in energy transitions. Environmental Innovation and Societal Transitions: 31, 144-153. DOI: 10.1016/j.eist.2018.12.001.

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