laurin_mirabel_w22Auteure : Suzanne Laurin (2012)

L’échiquier de Mirabel, Éditions du Boréal, 328p.

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Résumé

Mirabel est reconnu dans l’imaginaire collectif des Québécois et des Canadiens comme étant le plus important échec d’infrastructure de l’histoire récente du pays. L’aéroport de Mirabel, maintenant presque entièrement déserté, est synonyme d’expropriations massives, de gaspillage de fonds publics, d’ingérence fédérale au Québec, etc. Mais au-delà de ce projet d’envergure, Mirabel c’est aussi une ville, un territoire et une population dynamiques qui se sont définis et redéfinis au cours des dernières décennies en parallèle et en réaction à cet éléphant blanc.

La géographe Suzanne Laurin propose ici un essai sur ce qu’est Mirabel en traitant de son histoire récente, de son territoire artificiel et complexe, de ses vocations à la fois économique et agraire et de son patrimoine socioculturel collectif. L’auteure cherche principalement à écrire la vraie histoire de ce territoire des 40 dernières années. Malgré ses biais et ses interprétations, elle mentionne qu’elle désire par-dessus tout retracer et organiser les événements des dernières décennies et d’écrire une synthèse de l’aventure mirabelloise pour en faciliter la « saisie » (p.24).

L’ouvrage se divise en quatre parties. La première se veut une analyse des enjeux territoriaux en cours à Mirabel. On y évoque notamment l’histoire de la constitution du territoire de Mirabel dans les années 1970 par décision politique, l’emprise de la zone aéroportuaire sur le territoire et la population, l’impact du zonage agricole sur le développement de la région, l’absence d’un centre-ville et le désir d’en créer un – aussi artificiel soit-il, les réalités foncières pour cette municipalité et les retombées économiques, politiques et territoriales de la désaffection de l’aérogare depuis 2004.

La deuxième partie de l’essai traite précisément de la mise en place du projet de l’aéroport de Mirabel, et par extension, son échec et sa fermeture. L’auteure prend soin ici de présenter le contexte politique québécois et canadien qui a mené à la décision de construire une nouvelle aérogare à Mirabel. Elle traite également du complexe processus entourant le choix du lieu, le découpage du territoire, la décision de procéder à des expropriations et la gestion de ce territoire qui devient privée par la bande de la société Aéroport de Montréal (ADM).

La troisième partie de l’ouvrage traite des retombées sociales de la construction de l’aéroport à l’échelle locale. Les expropriations forcées sont notamment au cœur d’un fort ressentiment chez la population et d’une perception de déracinement. Témoin et victime d’une profonde déchirure, le territoire de Mirabel et sa population se sont retrouvés au cœur de plusieurs recherches scientifiques visant à mieux comprendre quelques unes de ces retombées sociales, mais également écologiques et économiques, de l’implantation forcée de ce projet en territoire presque entièrement agricole.

La dernière partie de l’essai de Laurin s’intéresse quant à elle à son essence, sa culture, son imaginaire social collectif, bref à sa mémoire vivante et marquée par l’implantation et la fermeture de l’aéroport. Les événements des dernières décennies ont contribué à la création d’un patrimoine matériel et immatériel, à une culture spécifique, justifiant une multitude de perceptions, de structures territoriales et d’actions politiques et communautaires de mises en valeur, mais également de gestion, de gouvernance et de redynamisation de Mirabel.

 

Contenu

Introduction

La vérité de Mirabel
Mirabel, une erreur
Mirabel, un territoire
Comment parler de Mirabel

Première partie – Mirabel, entre terre et ciel

1. L’occupation du territoire

« Bienvenu à Mirabel »
Un aéroport comme centre-ville
Une ville, une MRC

2. Où le territoire est un enjeu

Une ville, un maire
Les raisons de la colère du maire
Dans la mire du maire
Kanesatake et les terres de Mirabel

3. Y a-t-il encore un aéroport à Mirabel?

Le Bureau, la Porte et le Corridor
La tectonique des plaques tournantes
L’activité de la zone aéroportuaire

Deuxième partie – Mirabel mise en échec

4. La décision de construire

Le contexte
Agrandir l’ancien ou construire du neuf?
Le pouvoir de décider

5. Le découpage du territoire

Le choix du site
L’intégralité territoriale
Pourquoi avoir exproprié si grand?
Des tensions au sein du gouvernement du Québec

6. Aéroport de Montréal, à Mirabel

Et Transports Canada créa ADM
Mirabel contre ADM
Comment ADM a fermé Mirabel
La tour de Mirababel
La reconversion

Troisième partie – Le chaos social

7. La terre au cœur

L’expropriation
De la difficulté de cultiver un aéroport
La revendication du territoire

8. Sous la loupe des chercheurs

Le projet de recherche EZAIM
L’enquête sur l’agriculture et l’expropriation
La gestion informatisée d’un territoire

Quatrième partie – Mirabel mise en culture

9. Culturelle Mirabel…

L’esprit des lieux
Le 27 mars 2009 : commémorer l’événement
La mémoire s’en va dans le monde
L’aéroport, cet objet de culture

Épilogue
Annexes
Remerciements
Abréviations
Sources
Index