La précarité énergétique au Canada : une question d’inégalités sociales et géographiques

Par Mylène Riva
Entre 6 % et 19 % des ménages canadiens luttent actuellement contre la pauvreté énergétique, selon les données provenant de l’Enquête sur les dépenses des ménages de 2017. Cette recherche examine la distribution sociale et géographique de ce phénomène à travers le pays. L’étude révèle que certains types de ménages, tels que ceux avec une seule personne, des parents isolés ou des membres âgés, sont beaucoup plus susceptibles de connaître la pauvreté énergétique. Des disparités géographiques sont évidentes, avec des ménages dans les provinces de l’Atlantique et les zones rurales faisant face à près du double des risques de pauvreté énergétique par rapport à d’autres régions. Ces résultats soulignent le modelage socio-spatial de la pauvreté énergétique au Canada et mettent en évidence sa variabilité à travers différents endroits.

Réaliser des rénovations écoénergétiques majeures pour les ménages en situation de précarité énergétique

Par Laura Tozer, Hannah MacRae et Emily Smit
Cette étude systématique identifie les facteurs qui influencent la réalisation de rénovations énergétiques pour les ménages vulnérables en situation de précarité énergétique. Les résultats identifient une série de facteurs influents dans plusieurs domaines : financier, politique, organisationnel, de confiance, de communication, technique, attitudes et santé. La qualité de vie, la santé, la confiance et la communication sont des facteurs de motivation particulièrement influents chez les ménages vulnérables en situation de pauvreté énergétique. Les considérations financières, telles que la disponibilité de rénovations gratuites et la perspective d’une baisse des coûts, sont également importantes. Les exigences gouvernementales en matière de rénovation et les normes énergétiques minimales sont des facteurs de motivation, en particulier dans le secteur du logement social.

La justice dans les transitions énergétiques

Par Stephen Williams et Andréanne Doyon
Alors que la crise climatique s’aggrave, les systèmes énergétiques sont en train de passer à des alternatives renouvelables et durables. Cependant, ces transitions conduisent souvent à des injustices et des inégalités. La recherche sur les transitions doit mieux prendre en compte la justice dans son analyse. En s’inspirant de la littérature sur la justice environnementale et énergétique, nous prenons en compte la justice pour les personnes, les communautés et les non-vivants dans la recherche sur les transitions en développant un cadre analytique. Ce cadre propose une pratique réflexive pour soutenir la justice distributive, procédurale et de reconnaissance.

Une transition énergétique juste pour les peuples autochtones : viser un idéal de délibération pour atteindre l’équité au Canada et en Australie

Par Fabienne Rioux-Gobeil
En réponse à la crise climatique, des projets d’énergie renouvelable sont développés dans le monde entier et, pour la plupart, sur les territoires traditionnels autochtones. Dans des pays comme le Canada et l’Australie, la question de la souveraineté nationale des peuples autochtones n’est toujours pas claire ni résolue, ce qui entraîne des problèmes complexes de relations de pouvoir inégales. En ce qui concerne la sécurité énergétique, la résurgence et l’autodétermination, la transition énergétique pourrait être la promesse de grandes opportunités pour les peuples autochtones. Toutefois, pour bénéficier des projets d’énergie renouvelable, ils doivent être en mesure de défendre équitablement leurs intérêts.

Précarité énergétique : un déterminant négligé de la santé et de la résilience climatique au Canada

Par Mylène Riva
Même si le Canada est un important producteur d’énergie, tous les Canadiens n’ont pas accès à des services énergétiques suffisants chez eux ou ne peuvent se permettre de les payer pour répondre à leurs besoins, maintenir des températures intérieures confortables et mener une vie décente, une situation appelée la pauvreté énergétique. Cette recherche, la première du genre dans le contexte canadien, examine le lien entre la pauvreté énergétique et la santé. Elle démontre que l’expérience de la pauvreté énergétique est associée à une probabilité significativement plus élevée de mauvaise santé physique et mentale. Compte tenu de la proportion substantielle de ménages canadiens touchés par la pauvreté énergétique et de son impact avéré sur la santé publique, il est crucial de s’attaquer à ce problème pour garantir une transition énergétique équitable et renforcer la résilience climatique.

Soutenir la justice épistémique par la coformation au sein de la mobilisation pour une transition énergétique juste

Par Laurence Brière, Guillaume Moreau, Maude Prud’homme, Isabel Orellana, Marie-Ève Marleau, Martine Chatelain et Marie-Pier Lafrance
Le mouvement écocitoyen pour une transition énergétique travaille à transformer le système économico-énergétique dominant dans une visée de justice sociale et de respect de l’environnement. En collaborant avec les acteur.rice.s de cette mobilisation dans le cadre d’une recherche-action, nous avons soulevé les enjeux de justice épistémique inhérents à ce projet politique et tenter de créer des espaces de formation réciproque mettant en valeur la diversité des types de savoirs. Un cadre conceptuel innovant de la justice énergétique a été proposé, prenant en compte les réalités très concrètes des luttes et initiatives écocitoyennes.